mars 1, 2023

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Rencontre avec Josiane Haas, écrivaine, Ecuvillens

 Culture / par Memo / 140 vues

Madame Haas merci de nous consacrer quelques minutes pour cette interview. Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Volontiers. Je m’appelle Josiane, j’ai 49 ans, et je suis écrivaine. Je travaille notamment comme parolière et recueilleuse de récits de vie.

Le recueil de récits de vie : Pourquoi cette voie ?  
Il y a une douzaine d’années, alors que je travaillais encore dans le milieu juridique, j’avais vu passer un article dans « La Liberté » sur cette nouvelle formation, que j’avais gardé et mis sur une étagère. A ce moment-là, je m’étais dit que ce serait parfait pour ma retraite ! Et, tout à coup, je me suis dit : « Pourquoi attendre ? » C’est à cette période que j’ai décidé de quitter le droit pour l’écriture à plein temps. La démarche de recueil de récit de vie m’a plu pour plusieurs raisons : la rencontre, l’accompagnement, la possibilité pour celui ou celle qui se raconte de déposer, de faire des liens, de poser un regard nouveau sur le passé, pour avancer autrement.

Et la musique ?
J’aime beaucoup l’activité de parolière. Dans un texte de chanson, le défi est de transmettre un message dans un format court, en respectant des contraintes de rythme et de rimes. Au niveau musical, j’ai vécu plusieurs projets marquants. Je peux mentionner par exemple « Ponteo », avec Pierre Huwiler pour l’inauguration du pont de la Poya, ou plus récemment « La Croix du Sault », avec Jean-Louis Raemy, pour les dix ans du Chœur d’hommes du Gibloux. Pour ce dernier projet, c’était vraiment bon, après cette période de Covid, de se retrouver autour de la musique et du chant !

Pourriez-vous nous présenter brièvement vos livres et en particulier le dernier, « Sur le pont » ?
Dans « Les carottes ne suffisent pas », en 2016, je suis allée à la rencontre de l’équipe du maraîcher biologique Urs Gfeller, à Sédeilles. Dans cet ouvrage, je parle de mes découvertes de consommatrice ignorante, de l’immense travail qui se cache derrière les légumes que j’achète, de l’importance de prendre soin de la terre, de soutenir directement les producteurs locaux. « Sur le pont » aborde la question de la mort et est en lien avec le film du même nom des réalisateurs Sam et Fred Guillaume : eux sont allés à la rencontre de personnes en fin de vie, moi j’ai rencontré des personnes qui côtoient quotidiennement la mort de différentes manières : femme de ménage en soins palliatifs, acteur de théâtre habité par la question, thanatopractrice ou jardinier du cimetière par exemple. Le but est de permettre aux lectrices et aux lecteurs d’apprivoiser cette question, en écoutant ce que des gens comme vous et moi ont à en dire.

Pensez-vous à votre propre mort ?
J’y pense tous les jours. L’échéance m’aide à faire des choix, pour donner du sens à ce que je vis. Au soir de ma vie, j’aimerais pouvoir me retourner en me disant que j’ai fait bon usage de ce temps qui m’a été donné.

Quelle idée avez-vous du bonheur ?
Une tasse de thé, un rayon de soleil, un chemin creux, des chants d’oiseaux. Je ne crois pas que le bonheur soit dans l’accumulation de biens matériels. Mais dans les moments de qualité, avec soi-même, avec les autres.

Votre plus grande réussite/échec ?
Avec le recueil de récits de vie, j’ai découvert que la formation la plus importante ne dépend pas de nos années d’études, mais bien de tout ce que nous vivons. Tout ce qui nous arrive nous permet d’apprendre. Alors j’essaie de prêter attention à ce que je vis. C’est un sacré apprentissage ! Nous sommes tellement pris par nos pensées, les distractions. Et les réussites sont plutôt là : quand j’arrive, pendant un moment, à être vraiment présente à ce que je fais. Quant aux échecs, ils n’en sont pas. Ce ne sont que des feed-backs, des réponses qui permettent de redresser le cap, de recommencer.

Avec qui partageriez-vous volontiers un café ?
Il y a quelques mois, je vous aurais dit : « Stephan Eicher. » Mais c’est déjà fait, puisqu’il a signé la préface du livre « Sur le pont ». Je peux vous dire que je me suis sentie toute petite en montant les escaliers qui menaient à son studio, où je l’entendais jouer au piano. J’ai passé un très bon moment en sa compagnie. C’est quelqu’un de simple, et j’adore son humour.

On dit qu’à Hauterive FR, il fait bon vivre. Qu’en pensez-vous ?
J’y vis depuis bientôt seize ans, avec mon compagnon et ma fille, et nous nous y sentons très bien, oui ! Nous aimons la proximité de la nature, les belles balades qu’elle autorise. Et cette vue sur les montagnes, depuis nos fenêtres, est fantastique !

Quelle est votre devise ?
« Lentement mais sûrement ». Je me reconnais plus dans la tortue que dans le lièvre de la fable de Jean de la Fontaine ! Un pas après l’autre, l’air de rien, on peut accomplir beaucoup.

Source: Hauterive Info no 22 mars 2023 – Auteurs: Claudio Berta et Pascale Chavaillaz

Présentation du film “Sur le pont”, l’émouvant film d’animation des réalisateurs fribourgeois Sam et Fred Guillaume
Le film documentaire et d’animation “Sur le pont” sera diffusé le 30 avril 2023 à 17h à la salle communale d’Ecuvillens. A cette occasion vous aurez la possibilité de rencontrer l’autrice du livre « Sur le Pont » Mme Josiane Haas qui répondra volontiers à vos questions. Vous trouverez davantage de détails au sujet de cette présentation sur notre site Hauterive.lememento.ch dans les semaines à venir.

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